Je prends de plus en plus de plaisir à m’enfoncer au coeur de la forêt, ce qui signifie pour moi quitter le tracé des chemins que je connais bien et grâce auxquels j’arrive à m’orienter. Ce n’est pas une mince affaire pour moi qui suis dotée d’un déplorable sens de l’orientation. Cette défaillance m’a toujours handicapée et maintenue dans le besoin impérieux de sécuriser mes parcours, en évitant bien-sûr l’inconnu. Mais j’ai conscience que c’est limitant et que je me prive forcément de jolies découvertes. Alors, je me lance enfin, même si c’est très doucement. En forêt, c’est d’autant plus difficile que les repères visuels sont vite noyés dans la redondance des arbres, des feuillages …on peut se retrouver là où l’on ne s’attendait pas arriver. Mais bon, j’apprends petit à petit à taire mes inquiétudes et dans ce calme , je peux enfin élargir mon observation de la nature. J’ai ainsi pu retrouver ma branche cassée, que j’avais déjà peinte mais dans une autre saison.
Chaque saison est finalement pour moi une source d’émerveillement et d’exploration picturale. Et ces sujets qui évoluent constamment suivant l’époque de l’année me parlent avec sagesse de l’impermanence des choses… rien ne dure et c’est très bien ainsi !