Aujourd’hui, jour d’installation, j’ai pu mettre en pratique la pensée d’Horace puisque j’ai cueilli le jour présent sans me soucier du lendemain. Et j’ai décidé de ne pas bouder mon plaisir. Pourtant au départ, rien de bien extraordinaire : nous avons installé les grilles d’exposition, choisi soigneusement l’emplacement des aquarelles et tout cela au cœur d’un lieu de travail comme il en existe tant d’autres. Mais – et c’est là que tout cela prend son sens – il y a eu un peu de passage, pendant que je fignolais l’installation. J’ai alors adoré observer les réactions, aussi ténues soient-elles pour certaines. Ma peinture est venue en effet troubler un lieu d’habitudes professionnelles où l’on sent que chacun joue attentivement son rôle, selon un code de conduite bien huilé. J’ai perçu avec beaucoup de plaisir dans le regard de ces gens ou dans les quelques mots échangés, de la surprise et une sorte de satisfaction à voir ainsi leur petit univers routinier prendre des couleurs inhabituelles. Ces moments sont de véritables petites pépites de bonheur que je savoure pleinement, indépendamment du fait de savoir si ma peinture plaît ou non ( après tout, à chacun ses goûts, c’est légitime). Merci à mon hôte de m’offrir pareils moments !
Je n’ai pas pu prendre tous les panneaux, faute de temps et mes photos sont assez moyennes mais c’est en tout cas un lieu très lumineux, qui ne nécessite donc pas de recourir à de la lumière artificielle, ce qui est toujours délicat à mettre en place.