Carpe diem

Aujourd’hui, jour d’installation, j’ai pu mettre en pratique la pensée d’Horace puisque j’ai cueilli le jour présent sans me soucier du lendemain. Et j’ai décidé de ne pas bouder mon plaisir. Pourtant au départ, rien de bien extraordinaire : nous avons installé les grilles d’exposition, choisi soigneusement l’emplacement des aquarelles et tout cela au cœur d’un lieu de travail comme il en existe tant d’autres. Mais – et c’est là que tout cela prend son sens – il y a eu un peu de passage, pendant que je fignolais l’installation. J’ai alors adoré observer les réactions, aussi ténues soient-elles pour certaines. Ma peinture est venue en effet troubler un lieu d’habitudes professionnelles où l’on sent que chacun joue attentivement son rôle, selon un code de conduite bien huilé. J’ai perçu avec beaucoup de plaisir dans le regard de ces gens ou dans les quelques mots échangés, de la surprise et une sorte de satisfaction à voir ainsi leur petit univers routinier prendre des couleurs inhabituelles. Ces moments sont de véritables petites pépites de bonheur que je savoure pleinement, indépendamment du fait de savoir si ma peinture plaît ou non ( après tout, à chacun ses goûts, c’est légitime). Merci à mon hôte de m’offrir pareils moments !

Je n’ai pas pu prendre tous les panneaux, faute de temps et mes photos sont assez moyennes mais c’est en tout cas un lieu très lumineux, qui ne nécessite donc pas de recourir à de la lumière artificielle, ce qui est toujours délicat à mettre en place.

Lumière

 

Aquarelle Un souffle de lumière 08.2016

Aquarelle Un souffle de lumière 08.2016

Un ciel gris, bas et nous voilà rabougris, écrasés, privés d’ailes. Et voilà que l’on se met à envier puis à jalouser les destinations lointaines et lumineuses comme si elles seules avaient le pouvoir de nous réconforter et de nous rendre heureux. Et comme nous sommes passés maîtres dans l’art et la manière d’entretenir les sentiments d’injustice et d’impuissance, il n’en faut pas davantage pour que la grisaille habite notre cœur. Mais alors, faut-il vraiment aller au bout du monde pour retrouver le sourire, le bien-être ? Il me semble que pourtant, nous avons tout, là, à nos pieds, autour de nous, pour ne laisser à la grisaille du jour que ce qu’elle a de factuel et retrouver la lumière, la vraie ( pas celle qui est vendue dans les paradis artificiels), celle qui nous fait vibrer et avancer. Parce que je suis sûre qu’elle se glisse partout, depuis un simple bonjour matinal ou un sourire croisé au hasard de notre chemin, jusqu’à la plus insignifiante fleur qui a réussi à percer le béton, sur un morceau de trottoir. A nos pieds, oui, mais finalement et avant tout, en nous. Je crois sincèrement que nous avons tous besoin de la cultiver cette belle lumière et de la partager, dans chacune des petites ou grandes choses qui animent notre vie pour que la grisaille ne fasse plus de nous des êtres éternellement frustrés et négatifs.

affiche-expo-ca-2016

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Cette aquarelle,  » Un souffle de lumière »,  fait partie de mon expo, à partir du 23 septembre prochain, au Crédit Agricole Cours Clémenceau à Alençon.

Expo

Pour cette rentrée, une expo aux couleurs d’automne, c’est ce que je vous propose, du 23 septembre au 15 octobre 2016, à Alençon, Agence Crédit Agricole Normandie, Cours Clémenceau Alençon  ( 61). Avis aux amoureux d’aquarelle et de nature ! 

affiche-expo-ca-2016

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Aquarelle - Ardentes broussailles 07.2016 57x38 cm Canson Montval

Aquarelle – Ardentes broussailles 07.2016 57×38 cm Canson Montval

 

et c’est, paraît-il, mon 100ème article … heureuse coïncidence… 

Vert’Tiges

Aquarelle Lierre liant 07.2016 22x29 cm Canson Montval

Aquarelle Lierre liant 07.2016 22×29 cm Canson Montval

Le vert est abondant dans mon proche environnement. Qu’il soit à mes pieds  dans le lierre rampant ou dans les arbres à l’épaisse coiffure, il est omniprésent et se décline dans d’infinies variations allant du vert or au vert turquoise, sans oublier le vert sombre et dense. Lorsqu’il vient à manquer, comme c’est le cas en ce moment avec la sécheresse estivale, qui grille tout sur son passage, cela me fait mal. Je ressens le même malaise lorsque je traverse des lieux , des régions, où naturellement le vert est moins présent. Conclusion : Des verts oui, désert non.

Aquarelle Vert'Tiges 08.2016 37x28 cm Canson Montval

Aquarelle Vert’Tiges 08.2016 37×28 cm Canson Montval

Complainte du soir

Aquarelle - A l'aube d'un jour nouveau - 06.2016 - 56x35 cm  Canson Montval

Aquarelle – A l’aube d’un jour nouveau – 06.2016 – 56×35 cm Canson Montval

Chez moi en septembre, lorsque la nuit tombe, lorsque les oiseaux se sont tus, lorsque la fraîcheur éteint les dernières chaleurs du jour, un étonnant spectacle se joue, à l’orée des bois. Si nous voulons nous en approcher, il nous faut avancer sans trop de bruit, retenir notre souffle et attendre, parfois longtemps. Puis, enfin, dans le silence de la nuit, monte un cri, puis 2, puis plusieurs, comme venus du fond des âges. C’est un cri pénétrant, troublant comme s’il avait le pouvoir de faire resurgir le souvenir de vieilles terreurs ancestrales, venues d’un âge où l’homme devait lutter pour sa survie. Et en même temps, il n’a rien d’effrayant, mais il inspire force et respect, surtout lorsqu’ il se répète en écho dans la profondeur obscure de la forêt. Pendant que les hommes s’étourdissent de bruits en tout genre, le cerf, lui, brame pour perpétuer son espèce.