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Aquarelle et crayon.
Mes élégantes ont l’élégance de se faire toutes petites, silencieuses, dans le carton à dessin où je les retiens prisonnières. Je pourrais leur offrir un beau cadre tout comme il faut, avec un beau passe-partout , au PH neutre, sans acidité , avec un de ces sous verres spéciaux qui les protégerait des affres du temps. Elles pourraient ainsi se pavaner, arborer fièrement leur coiffe excentrique et la délicatesse de leurs traits crayonnés. Que nenni. J’avoue ma forfaiture. Je n’en fais rien . Et je les vois disparaître peu à peu , gommées par le temps qui se nourrit, vorace, de leurs couleurs et jaunit le carton que j’avais utilisé à une époque où je n’avais guère le sou. Cette idée de leur temporalité me plait finalement. Je me verrais bien comme elles, plus tard , le moment venu : une simple impression posée sur du papier qui s’effacerait très très doucement , sans cri ni douleur .