Sans fin, je déambule dans les chemins de terre ou de forêt, grimpant sur les talus, m’accrochant aux branches des arbres, guettant le moindre petit frémissement de lumière. Souvent, les ronces griffent mes vêtements et tracent sur ma peau de petits sillons rouges, broderie sauvage mais éphémère. Souvent encore, mes chevilles se tordent, surprises par une racine à peine visible. Parfois, la grisaille ambiante et le tir lointain des chasseurs me glacent insidieusement. Mais, au fond, rien de tout cela n’a véritablement d’importance car il me reste toujours le sentiment infiniment précieux d’une joie simple et profonde d’être là, réceptive, sentiment décuplé lorsque par bonheur, il m’arrive d’assister, médusée, au passage furtif et bondissant d’une horde de cervidés.
Archives Mensuelles: janvier 2016
Funambules
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Chaque matin, au lever, le tourbillon de la vie nous saisit, indifférent à cette douce mollesse qui pourtant nous retient entre les draps chauds. Véritables fétus de paille, nous ne faisons guère le poids et s’enchaînent alors impitoyablement les minutes pressées : penser à ceci, faire cela, vêtements froids, radio morose, météo perdue, où sont mes clés et caetera… Les petits rêvent de devenir des aventuriers ou chercheurs de trésors et quand ils sont grands, ils s’ennuient dans des embouteillages…
Non, les petits ne rêvent pas vraiment à ce qu’ils vont devenir parce qu’ils sont, tout simplement et qu’ils vivent l’instant présent . El les grands, eux, ont oublié.
Et pourtant … l’instant présent, je sens bien qu’il ne tient qu’à nous de l’inventer, à chaque minute, d’y mettre juste ce qu’il faut de sourire, de légèreté, en prenant soin de garder juste ce qu’il faut d’équilibre pour ne pas se laisser emporter par le tourbillon de la vie. Nous sommes des Funambules, sur un drôle de fil.. et peut-être même avons nous des ailes ?